Le nouveau règlement européen sur les batteries imposera progressivement des exigences élargies et, en partie nouvelles, aux fabricants, importateurs, distributeurs et « prestataires de services » de batteries. La législation s'applique à toutes les batteries, sans exception. Les exigences législatives varient selon le type de batterie et diffèrent selon l'application, comme l'électromobilité ou le stockage d'énergie, les batteries de téléphones portables ou les petits systèmes de batteries.
Le règlement comprend la désignation de l'empreinte carbone des produits, le contenu recyclé obligatoire et les passeports numériques des produits ou une obligation de diligence étendue pour la chaîne d'approvisionnement. Le règlement définit les fournisseurs de services de batteries comme les installateurs, les entreprises de recyclage, les entreprises de maintenance et de réparation, les services de test et de certification, ainsi que les entreprises de logistique et d'élimination.
Bien que différents types de batteries aient des exigences normatives différentes, toutes les batteries doivent répondre aux exigences de conformité européenne (CE) de l'Union européenne depuis août 2024. Les fabricants, revendeurs et prestataires de services doivent prouver que leurs produits répondent aux exigences de la réglementation.
Conformité CE
Les entreprises ont dû se préparer à l'avance, adapter leurs processus de fabrication et leurs systèmes de gestion de la qualité en conséquence, et faire auditer ou inspecter leurs installations de fabrication. Il est particulièrement important que les documents de conformité nécessaires soient non seulement fournis mais également mis à jour afin d'éviter les risques juridiques dans le cadre de l'évaluation CE. Les résultats des inspections et des audits de fabrication sont également pris en compte. Les inspections de fabrication sont obligatoires dans certains cas mais pas dans d’autres. Le point clé est que les processus de fabrication et les mesures d’assurance qualité sont importants pour le processus CE. Toutefois, ils ne contribuent pas nécessairement à respecter les normes des produits. A l’inverse, le respect de toutes les normes techniques des produits ne constitue pas nécessairement une garantie de conformité CE.
Lorsque les fabricants évaluent la conformité de leurs batteries au règlement, dans certaines circonstances, l'intervention d'un organisme notifié pour vérifier la procédure est désormais obligatoire pour la première fois. La nécessité d'une implication ne se pose que pour certains types de batteries, mais des exigences environnementales accrues, telles que l'empreinte CO₂ et la proportion de matériaux recyclés, peuvent également y conduire, tout comme de nouvelles réglementations telles que le passeport produit numérique ou des obligations de diligence étendues dans la chaîne d’approvisionnement.
Passeport numérique
Le règlement exige que l'empreinte CO₂ de la batterie soit indiquée dans un passeport numérique de la batterie et rendue accessible via un code QR sur l'appareil. De nombreuses entreprises ne savent toujours pas quelles données elles doivent fournir et où elles peuvent les obtenir. Les chaînes de valeur sont complexes et de plus en plus mondialisées. L'évaluation de l'empreinte CO₂ comprend, entre autres, l'extraction des matières premières, tous les itinéraires de transport pendant le processus de fabrication ainsi que le processus de recyclage qui devrait être utilisé avec la batterie à la fin du cycle de vie du produit.
Matériaux recyclés
À l’avenir, les batteries devront contenir une proportion minimale de matériaux recyclés. Des quotas spécifiques s'appliqueront aux batteries destinées aux applications industrielles et automobiles à partir de 2031 : ces batteries doivent être composées d'au moins 16 % de cobalt recyclé et 6 % de lithium et de nickel recyclés. Ces exigences s'appliqueront également progressivement au stockage d'énergie photovoltaïque et aux autres batteries stationnaires, à partir de 2031. Il existe également des exigences en matière d'étiquetage, de retour et d'élimination des équipements. Dans de nombreux cas, les entreprises ne disposent pas encore de processus adaptés à cet effet.
Des chaînes d'approvisionnement responsables
Un autre point concerne la garantie de chaînes d’approvisionnement responsables pour les minéraux et terres rares utilisés dans les batteries. Les entreprises doivent veiller à ce que leur extraction n’ait pas d’impact négatif sur les droits de l’homme, les conditions de travail ou l’environnement. Mettre en œuvre et documenter cette transparence dans la pratique constitue un défi, en particulier pour les petites et moyennes entreprises photovoltaïques.
Qualité et sécurité
Outre les nombreuses nouvelles exigences, surtout liées à la durabilité, le nouveau règlement sur les batteries accorde une grande importance à la qualité, à la sécurité, aux performances et à la durabilité des batteries. Entre autres choses, un système de gestion de la qualité doit être établi et démontré dans la production des batteries de véhicules électriques, des appareils de vélos électriques et des systèmes utilisés pour le stockage d'énergie stationnaire. Les batteries doivent répondre plus qu’avant aux normes techniques.
Les entreprises qui fabriquent, vendent ou installent des batteries, telles que celles utilisées pour stocker l’énergie solaire, doivent répondre à des exigences échelonnées en fonction du type de batterie et de l’application. Des actions concrètes sont déjà nécessaires. Les entreprises devraient revoir leurs chaînes d’approvisionnement et documenter la proportion de matériaux recyclés dans leurs batteries à partir de 2027. Ils doivent également se préparer à la comptabilité CO₂, car la divulgation de l'empreinte carbone des produits sera obligatoire à partir de 2026. Les installateurs doivent s'assurer qu'ils respectent les nouvelles exigences en matière d'étiquetage et de reprise lors de la sélection et de l'installation des systèmes de stockage d'énergie par batterie.
Le nouveau règlement sur les batteries est l’un des premiers règlements relatifs aux produits au niveau de l’UE dans lequel les intentions fondamentales du Green Deal européen sont mises en œuvre. Le Green Deal européen est un pilier central de la politique climatique européenne. Il vise à rendre l’Union européenne neutre sur le plan climatique d’ici 2050 et à transformer l’économie européenne vers la durabilité, une économie circulaire, la conservation des ressources et la réduction des gaz à effet de serre. D'autres réglementations liées aux produits sont déjà en cours.
Heure de publication : 09 janvier 2025